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réunion du 30 juin

 

Les paroles ont été volontairement anonymisées, elles sont retranscrites d’après des prises de note.

 

Henri Touati, Mireille Pongy, Marime Bouillon, Laetitia Boulle, Giuseppe Gavazza, Maryvonne (présidente du creac) Nicolas (Collectif des usagers de la Bifurk), Bertrand Petit, Alexandre, Thierry Mennessier, Jean Caune, Alexandre Lamothe, Philippe Quinton, Amélie (Psy), Pascale Chaumet, Jean-Paul Morel,  Alain Manac’h

 

Introduction 

Nous souhaitons aujourd’hui débattre de ce qui s’est dit le 18 juin. En se demandant ce que nous souhaiterons trouver dans ces deux jours projetés à l’automne. Cette initiative est issue de cinq personnes mais on aimerait bien que ce groupe s’élargisse. Ne nous posons pas la question de la légitimité, nous pensons qu’on la trouve dans l’action. À chacun de se saisir de la parole.

 

Présentation de La Bobine

La bobine existe depuis 18 ans. Projet  porté par l’association projet Bob. Lieu à l’origine à Saint Bruno et depuis 5 ans ici. Spectacle jeune public, concerts de musiques, avec de nombreux partenaire. 25 salariés (19ETP), et 100 bénévoles, 4 studios de répétition et un studio d’enregistrement. Financé autour de 3% par la puissance publique. Nouvelle direction ; Mélanie vient du monde de l’éducation populaire. Ce qui permettra d’assurer les objectifs sur l’action culturelle et sur de l’accompagnement artistique.

 

Les interventions

  • Je souhaite que nous reprenions ensemble en fonction de ce que nous pensons chacun les questions que les deux comptes rendus posent. Il faut certainement se réinterroger sur les mots dits, qui sont maintenant écrits. Questions ou précisions sur les interventions. Se réapproprier collectivement ces interventions. 

  • j'avais conclu le 18 juin sur une proposition. La question de prendre du temps et d’arrêter de travailler dans l’urgence. Il estime que deux jours à l’automne ne seront pas suffisants pour penser aux différents éléments. Construire des rencontres sur quatre fois deux jours et un cheminement développé autour de la méthode de l’entrainement mental de PEC. Quatre grandes phases : De Quoi s’agit t-il ? Quel est le problème ? Pourquoi le problème ? Et enfin que faut il faire ?

  • Au delà de la proposition que tu fais que chacun puisse réagir sur ce que nous nous sommes dit.

  • Le 18 juin il y a des questions d’urgence qui étaient formulées. Les deux (les questions d’urgence et la nécessité de prendre du temps) ne sont pas incompatibles. Il faut prendre en compte les deux choses. Il a aussi noté  la volonté d’associer d’autres acteurs que les acteurs culturels. Une journée devrait être construite dans l’espace public et aller chercher les gens. Il a beaucoup apprécié la posture de ne pas être « anti Â» ou « bureau des plaintes Â». Il apprécie également la capacité des cinq initiateurs de remettre en question les choses qui ont été posées. Mais il craint malgré tout fortement l’appropriation des questions de l’urgence et de la baisse des subventions dans ces débats.

  • Il y a une véritable urgence à prendre en compte un changement de société : radicalisation, atomisation, et ces jours doivent avoir un moteur intérieur de parler le même langage sur : à quoi sert l’artiste ? Quelle est sa vocation, sa place dans la société ?

  • Peuple et Culture fait son Université d’automne à Saint Ismier en novembre (Toussaint) : Deux jours de réflexion et d’échange sur cette question de la crise. Je ne serai pas là je 7 juillet et au-delà de cela, ce sera compliqué pour moi de m’impliquer en terme d’organisation.

  • J’ai entendu parlé d’Université populaire

  • On a effectivement lancé ce mot. On a besoin de prendre le temps de retrouver l’esprit de l’université populaire de la fin du XIXème. C’est référence à quelque chose qui pourrait se construire, avec également l’idée de « conférence de citoyen Â». Deux démarche qui privilégient l’alliance de ceux qui sont sur le terrain et ceux qui sont impliqués dans la réflexion.

  • Cela implique de s’inscrire dans une temporalité.

  • Nous avons intérêt à faire référence à des méthodologies anciennes tout en faisant attention à ce que nous ne soyons pas piégés par les significations.

  • Il y a la volonté qu’il y ait un processus qui continue dans le temps. Se mettre d’accord ne suffit pas à faire changer les choses. Nous devons prendre les leçons des États Généraux de l’éducation populaire qui étaient assez fantastiques mais il n’y avait aucune suite d’anticipée ? Nous devons construire cette suite dès maintenant. 

  • Il y a des réunions qui ont existé, et qui existent. Par exemple celle organisée par la région à l’espace 600… Mais cela va où après ? On passe beaucoup de temps à dire des choses et on n’en fait rien collectivement.

  • Dans la perspective concrète qu’une journée d’échange nous devrions intégrer des gens différents. Des personnes qui ne sont pas habitué à ce genre de moments ou qui ne viennent pas car ils ne voient pas l’intérêt. Il y a beaucoup de personnes que je connais que j’ai du mal à faire venir ce soir. Parce qu’il y a énormément de collectifs et qui ne s’inscrivent pas  dans l’action.

  • Quelque chose de spécifique à ce projet : un lieu de réflexion mais qui oriente sur le FAIRE.

  •  Je souhaite pouvoir développer des expérimentations concrètes sur des sujets divers. En tout cas favoriser l’échange de pratique.

  • Dans le CR du 18 juin il y beaucoup d’interrogations sur la culture (démocratisation/démocratie etc.). Plusieurs choses qui reviennent de façons récurrentes. Il me semble qu’il y a tout un chantier sur « ce qu’est la culture Â». Il y a beaucoup d’interrogation là-dessus. Je ne vois pas comment on peut faire cette réflexion de l’intérieur sans se poser ces questions. Tout ce qui peut bouleverser notre société européenne est énorme et cela remet en cause toutes les politiques culturelles, Il y tout un volet de réflexion importantes. Je ne vois pas comment on peut continuer dans la foulée de ce qui se passait avant. Également le poids des religions et toutes ces interrogations sur le modèle néolibéral. La diffusion de la culture élitaire cela ne marche plus, ça a marché pour les classes moyennes mais cela ne marche plus. Ce modèle est à bout de souffle et notamment des politiques conduites par le ministère de la Culture. Je ne vois pas comment avancer  sans un minimum d’interrogation théorique (c’est un grand mot) il faut un cadre de pensée sur ce que c’est que la culture. Le deuxième pan vous êtes au courant comment les uns et les autres fonctionnent il y a un mode de fonctionnement différents (bifurk et bobine). Le comparer est intéressant à partir de là il y a des propositions concrètes qui peuvent être faites, il y a des enseignements à tirer. Par contre je ne vois pas très bien ce que cela veut dire : des expérimentations. Il faut jongler entre les deux.

  • Je souhaite aller plus loin sur la fin de parcours d’une vision de la culture. Peut être que c’est cela le vrai travail qu’il faut conduire. Peut être qu’on pourra se retrouver la dessus. Il y a quelque chose d’assez dramatique sur l’idée que la culture émancipatrice n’a pas opéré. Une vraie question à débroussailler est : sortir, interroger tout cela. Les outils culturels ne fonctionnent plus. 

  • Deux choses à aborder, redéfinir, avoir une approche pour dire de quoi on parle. Que met on derrière le mot culture ? Est qu’il ne faut pas s’interroger avec d’autres personnes qui ne sont pas « de chez nous Â»? Si c’est pensé par les mêmes  personnes, on reproduira un modèle qui crée de l’exclusion. C’est par là qu’il faut aller… Nous devons nous autoriser à parler avec d’autres. La culture c’est peut être cela…

  • Ce qui vient d’être dit implique que nous commencions à travailler sur des contenus, des problématiques et des questions. Les cinq propositions que nous avons ne sont pas forcement les bonnes. Il faut construire le questionnement ensemble. Entendre d’autres interlocuteurs, d’autres positionnements. La question qui est posée et qui a été posée la dernière fois : qu’est ce qu’on veut constituer comme force, comme parole, comme mode d’organisations? On n’est pas aujourd'hui dans la volonté de constituer une force politique substitutive. Nous voulons être une force d’action dans la cité mais ne pas se priver de l’interpellation de ceux qui ont été élus. Et aussi mettre en place un processus.

  • J'ai apprécié, dans la rencontre du 18 juin, la présence de personne que je ne croise jamais en tant qu’acteur culturel, et notamment cette femme de la Villeneuve qui a conscience d'une nécessité de la culture dans le quartier de  la Villeneuve. C’est ce genre de témoignage que j’ai envie d’entendre beaucoup plus. Pas seulement une offre culturelle et qui parle d’une demande de culture. Si on laisse la parole aux gens. Il y a une prise en compte qui n’est pas faite. Je me sens pétrie de tout un tas de schéma et de fonctionnement. Je me sens coupée de cette vision et de cette pratique de la culture et lasse des colloques des séminaires entre cultureux.

  • Je me sens interpellée par le mot culturel… Culture à l’hôpital… plein de gens plein de concerts et si on ne voit qu’éduquer à la culture… Ces artistes sont souvent non formés au public spécifique. Ils sont dans des cadres et des projets forgés et ne se laissent pas surprendre par la rencontre avec les « sujets Â». Je souhaite que les artistes se laissent enseigner par les enfants. j'ai l’exemple de la femme qui badigeonnait sa chambre. Quand les projets sont trop figés par le cadre institutionnel cela empêche la rencontre.

  •  (avant de nous quitter) Il me semble que si on veut  se baser sur un travail de récolte de la parole pour avoir d’autres points de vue sur la culture, il faut aller sur le terrain. D’autres personnes se poseront d’autres questions.

  • Il est important d’avoir du temps pour phosphorer ensemble. Partir d’une bonne base. Ces temps là sont intéressants si ils sont parcourus de moment de pratiques qui permette de faire des pas de côté. Le vrai besoin est aussi de s’ouvrir à autre chose. Par exemple, le pôle des « arts urbains Â» à Tours qui a créé un dispositif : un artiste et  un élu traversent la ville ensemble dans la journée. Prendre le temps d’une vraie rencontre humaine.

  • Je reviens sur l’exemple du milieu hospitalier, une démarche qui fonctionne plus ou moins selon la durée, les moyens et la démarche artistique. Une vraie démarche : ex de Nantes un photographe en résidence pendant deux ans…

  • On s’est battu pour qu’au ministère de la Culture  on prenne en compte des choses dans les territoires intermédiaires (hôpital prison quartiers). Certes c’est une opportunité pour certains artistes. Mais il y a eu des choses passionnantes. Ex de J.,  le travail d’A. Ã  la Villeneuve… il y a beaucoup d’expériences qui vivent mais elles sont dégradées. Questionner les choses avec des exemples concrets. C’est le seul endroit où il se passe encore des choses, où on touche d’autres gens, autres que les classes moyennes.

  • Il y a des politiques culturelles et ce sont ces politiques qui ont conceptualisé l’idée de : Â« je vais éduquer Â». Ce qui est porteur sur le temps c’est plutôt une personne qui s’installe et qui se laisse enseigner par les personnes qu’elle rencontre.

  • Il y a une nécessité, dans un temps de rencontre, d’organiser des échanges sur des lieux de pratiques qui se connaissent ou qui ne se connaissent pas. Besoin de reconnaissance de ce point. Je souhaite aussi voir ces lieux de pratiques et d’économie culturelle, cela nous éclairerait sur les problématiques qui ont dans ces lieux. Il  y a  l’urgence. On ne peut pas faire silence là-dessus…  Aller chercher la parole  des autres. C’est presque un préalable pour avancer dans ce projet.

  • On a besoin d’identifier des questions dont il faudra de débattre. J'ai personnellement envie que ces jours puissent prendre frontalement les politiques. Je souhaite aller « au bazooka Â» contre des mots qui ne veulent rien dire selon moi… ex: public empêché… Que cela puisse être entendu par les politiques. On pourrait faire un « livre blanc Â» pointer à l’issu des deux fois quatre jours etc. Leur urgence n’est pas la notre. 

 

 

Comment on capitalise-t-on ce qui se dit là?

 

TOUR DE TABLE

  • Je propose qu’on fasse un rapide tour pour que chacun se projette dans l’organisation de ces jours de travail. Et qu’est ce qui serait pour chacun intéressant d’y  trouver.

  • Travailler sur les concepts, je connais. Je voudrais plutôt avoir des témoignages… le terrain. Les politiques n’ont pas tous les moyens, Les nouveaux commanditaires qui financent beaucoup des opérations dans des villages reculés où il y a des citoyens qui ont envie de faire quelque chose du passé du patrimoine etc. Ils convoquent des artistes un peu partout… vidéo etc. Aujourd'hui l’argent n’est plus dans les états nations, il y a de l’argent du privé.

  • Ça m’intéresse de m’investir mais je ne sais toujours pas pourquoi. Je n’ai pas envie d’essayer d’aller convaincre les élus politiques de transformer la culture. En débat entre le terrain et les concepts… la question du terrain en-soi m’intéresse peu… ce qui m’intéresse réellement c'est la question de la culture, voir comment on pourrait sortir des définitions actuelles. Partout il est en train de s’inventer de nouvelles formes de culture…

  • Ce qui m’intéresse vraiment c’est le terrain. J’ai envie de voir autre chose, j’ai envie d’être déplacé. Si cela me fait bouger dans ma stature dans mon boulot dans mon référentiel… Qu’est ce que ça fait bouger etc.…

  • J'ai dit ce qui me motivait. Créer des espaces de paroles et de confrontation à d’autres définitions, avec d’autres, à une définition de la culture.

  • Ce qui m’intéresse, c'est aussi très égoïste: penser ensemble, avec d’autres, la question de l’évaluation. Comment on fait pour passer par ces définitions, des concepts des grands mots qu’on se met. Travail de déconstruction de nos paroles.

  • Je ne peux pas définir d’objectifs aussi clairs. Je trouve ces questionnements intéressants. Ce qui est important c’est cette émulation, ces questionnements. Ce n’est pas le but qui compte c’est le chemin. Mais envie aussi que cela débouche sur des choses très concrètes.

  • Beaucoup de personnes se sentent très loin des politiques culturelles, elles ont fait le deuil, ou ce sont des objectifs qui ne nous touchent pas. Il faut noter cette incapacité de dialogue avec les gens qui sont censé nous représenter. Cela pose des questions. J’ai peur Ã©galement qu’on dise que les politiques culturelles ne servent à rien. Trouver des espaces pour dialoguer.

  • Il ya un mot qu’on n’a pas prononcé c’est le mot entreprise. Définir la culture et l’art ce n’est pas intéressant. On a essayé et on n’y est pas arrivé. S’intéresser au politique cela n’est pas possible… Il évoque la démarche de recherche de financement comme d’un « butin des subventions Â». S’il y une action à mener ce sont les actions auprès des acteurs culturels qui agissent pour leur pomme… Comment faire ? Reprendre le logiciel de départ, comment ces gens là parlent à leurs interlocuteurs. Ne pas aller parler au politique ils n’ont rien à dire.

  • Je trouve tous les sujets intéressants.  Je suis sur l’éducation et l’ouverture aux pratiques artistiques et culturelles. Je ne pense pas que ça ait changé depuis 50 ans. C’est toujours réservé à la bourgeoisie. Une enquête citoyenne en demandant qu’est-ce que c’est pour vous la culture.

  • L’accessibilité n’est pas un problème d’argent. Il y a des personnes qui sont enfermées là où ils vivent. Des zones où des gens ne sortent pas de chez eux. Une vraie question que je me pose. Une certaine inquiétude de voir le lien social péricliter… L’exclusion entretien l’exclusion.

  • Je trouve toutes ces questions intéressantes mais voit difficilement la synthèse dans les deux jours proposés.

  • Je suis l’étranger, il y des choses que je ne comprends pas… public empêché, etc. La question pratique de la disponibilité c’est lié Ã  la présence physique… Je peux jouer un rôle de naïf… D’ici  la fin d’octobre je suis disponible.

  • J'estime avoir besoin de ces deux jours. J’ai besoin d’être bousculée… parcours artistique de 15 ans, je me sens plus acteur culturel aujourd’hui qu’artiste. J’adorerais que ce processus permette que les gens se posent les questions… avoir une conscience collective de l’actualité de cette société. Infuser largement et se faire bousculer tous ensemble. Deuxième objectif pour elle la restitution qu’on va faire de ces jours. Un livre blanc ? Que sera le rendez vous suivant ? Quel positionnement par rapport aux politiques.

 

 

On se revoit le 7 juillet pour continuer cette réunion.

Et également  le 10 septembre (*) pour rentrer dans le processus concret  d’organisation des jours de travail.

 

(*) Initialement prévue le 8 septembre

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